Parce que la paysannerie fait partie des solutions!
En tant que mouvement de paysan.ne.s, les membres du MAP sont les premier.e.s touché.e.s par les changements climatiques. L’imprévisibilité grandissante des phénomènes climatiques telles que les sécheresses et fortes pluies impactent directement nos récoltes. L’agriculture est souvent pointée du doigt comme étant une des causes du réchauffement climatique, nous sommes cependant persuadé.e.s que la petite paysannerie et ses modes de production responsables peuvent faire partie de la solution.
Nous voulons dénoncer le système agroalimentaire capitaliste qui contribue à près de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En effet l’agro-business contribue à la déforestation, utilise des engrais chimiques et des intrants pour faire fonctionner tracteurs et machines d’irrigation, utilise l’exportation pour l’écoulement de ces produits et donc émet une quantité de gaz à effet de serre en transport. L’agro-industrie transforme, emballe et conditionne ses aliments en masse en consommant une énorme quantité d’énergie et en produisant des tonnes de déchet.
A contrario, l’agroécologie paysanne propose des alternatives comme le circuit-court, la vente locale, la polyculture, la diversification des productions, la présence d’arbres et de haies, l’autonomie fourragère, l’utilisation de légumineuse, des techniques de productions qui évitent les déchets et les intrants carbone , l’absence d’intrants issus de la chimie qui permettent à la biodiversité de se déployer.
Ainsi, nous sommes convaincu.e.s que l’agroécologie paysanne est une solution à la crise climatique. C’est pourquoi nous engageons nos politiques à investir dans des mesures de soutien et de reconversion vers une agriculture respectueuse de la nature et des hommes.
- Au niveau européen, nous avons besoin d’une PAC ambitieuse qui donne sa place aussi aux petits producteurs. Des aides à l’unité de travail nous semblent beaucoup plus justes que des aides à l’hectare.
- Au niveau fédéral et régional, nous avons besoin de politiques de soutien à une agriculture paysanne, familiale et nourricière en encourageant la conversion des fermes vers des modes de production bio et durable.
- Au niveau régional, nous avons besoin d’une stratégie de transmission des fermes. Entre 2010 et 2016, 7000 fermes ont disparu en Belgique. Si nous voulons continuer à nous nourrir localement et durablement pour diminuer notre empreinte carbone, il est urgent d’accompagner la transmission de cédants et de trouver de nouveaux repreneurs. Aucune politique de soutien et d’accompagnement à la transmission durable des fermes n’existe en Wallonie. Il est indispensable d’en créer une !
- Au niveau de la société civile, nous avons besoin que le citoyen continue à faire confiance à nos fermes paysannes et à la nourriture produite localement. Que chacun puisse continuer à sensibiliser ses proches, ses familles et amis sur la nécessité de soutenir notre agriculture belge et nos paysan.ne.s.
- Au niveau du mouvement climatique, nous aimerions souligner la distinction entre agriculture industrielle, destructrice du climat et l’agroécologie paysanne comme régénératrice des sols et de la biodiversité. Que chaque militant.e climatique puisse venir dans nos fermes et observer comment nos modes d’élevage, de culture et de ventes sont de réelles solutions à la crise climatique.
- Enfin à tous les niveaux : Les politiques agricoles commerciales et environnementales doivent être dirigées vers un changement de modèle agricole et le soutient de l’agriculture paysanne.
L’agro-business n’est PAS une solution contre le réchauffement climatique et son activité ne fait qu’empirer l’empreinte carbone de notre alimentation.
Les droits humains et la nature doivent l’emporter sur le profit !
Les politiques publiques doivent s’éloigner du modèle industriel et d’exportation qui domine l’agriculture, pour s’orienter vers l’agroécologie paysanne.