Emmanuel Macron disait : « Je ne veux plus d’accord commerciaux internationaux qui alimentent le dumping social et environnemental [1] ». Qui croyait qu’on ne verra plus d’accords de libre-échange tel que le MERCOSUR et autres JAFTA en Europe ?
Malgré les belles phrases des chefs de files de l’UE, l’Union européenne a validé les accords de libre-échange avec les principaux pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Le MAP considère cette décision inadmissible à l’égard des enjeux environnementaux et sociaux. Tous les jours, de nouvelles informations peu rassurantes sur l’état de la planète sont publiées sur les thèmes de la diminution de la biodiversité, de la pollution grandissante ou du réchauffement climatique. Les événements climatiques sont bien plus forts qu’auparavant, et il faut se lancer dans des adaptations locales et systémiques.
Pour le bien de tous, il est inacceptable que nos dirigeants continuent de jouer la carte du marché globalisé. Cet accord fait fi de la pollution et de la déforestation issue de l’agriculture du Brésil, fait fi de l’absurdité de faire voyager des produits agricoles depuis l’Amérique Latine en flux continu, fait fi de l’extrême concurrence qui va faire chuter les prix et « tuer » nos producteur.trice.s locaux !
Les chefs d’états ont-ils bien saisis le sens des mots employés dans leurs promesses ? Ont-ils bien saisis la situation que va créer cet accord et les conséquences qui en découlent ?
Au MAP, nous partageons les constats et critiques faites par les autres syndicats agricoles wallons (FWA et FUGEA) sur le danger de ces accords sur l’agriculture wallonne et ses métiers. De plus, la souveraineté alimentaire et l’agroécologie paysanne qui sont nos deux piliers sont clairement en danger avec ces décisions politiques. Comment faire de la souveraineté alimentaire quand nos choix d’agriculture et d’alimentation sont entièrement dictés par le marché ? Comment faire de l’agroécologie paysanne quand les agriculteur.trice.s qui désirent « être des gagnant.e.s » de ces choix économiques vont continuer la logique de l’accaparement (terre, moyen de production, main d’œuvre) pour rester compétitif ?
Le MAP appelle le Parlement européen à ne pas ratifier l’accord du MERCOSUR. Continuons et accentuons nos choix démocratiques et locaux sur l’agriculture et l’alimentation que nous désirons. Continuons et accentuons la création d’outils et de solutions qui permettent de développer l’agroécologie paysanne sur nos territoires. Continuons et accentuons la transition agroécologique en créant de nouveaux paysan.ne.s et en accompagnant celles/ceux qui désirent changer leur façon de fonctionner. Continuons et accentuons l’éducation et la sensibilisation.
Contact : Vincent Dauby : Vice-président : 0499 25 34 07