ECVC exprime sa solidarité à l’égard d’Elsa Nury Martínez, présidente de FENSUAGRO en Colombie et membre de la Commission internationale de coordination de La Via Campesina, à la suite des menaces de mort reçues le 3 novembre dernier contre elle et sa famille, émises par le groupe paramilitaire Aguilas Negras – Bloque Capital, qui leur a enjoint d’abandonner leur territoire.
Ce fait s’ajoute à une série de violations des droits de l’homme commises contre cette organisation paysanne, telles que des menaces, du harcèlement, des disparitions forcées, des déplacements et des meurtres. Ni l’État colombien ni la communauté internationale ne garantissent la sécurité et la vie des dirigeant·e·s paysan·ne·s, indigènes et communautaires en Colombie, comme ils s’y sont engagés dans les Accords de Paix signés entre le gouvernement colombien et les FARC le 24 novembre 2016. Depuis cette date, 251 dirigeant·e·s communautaires ont été tués en Colombie par des paramilitaires, 38 d’entre eux étaient membres du FENSUAGRO.
La région européenne de La Via Campesina, ECVC, rejette et dénonce ces graves atteintes à la vie et aux droits fondamentaux des personnes qui luttent pour les droits des paysan·e·s en Colombie. Elle exige également que le gouvernement colombien, en la personne de son président Ivan Duque Marquez, enquête sur ces événements et prenne d’urgence des mesures de protection efficaces pour Elsa Nury Martinez et les autres dirigeant·e·s paysan·ne·s et communautaires qui sont menacé·e·s et harcelé·e·s par des groupes paramilitaires.
De même, nous demandons que les Nations unies, et en particulier l’UE et ses États membres, en tant que garants et partisans de la mise en œuvre des accords de paix de La Havane, agissent immédiatement pour faire respecter la responsabilité du gouvernement colombien de protéger les dirigeant·e·s paysan·ne·s et communautaires menacé·e·s, et de respecter effectivement tous les engagements établis dans les accords.
Nous appelons également les organisations de la société civile européenne à souligner la gravité de cette situation en ce qui concerne le processus de paix en Colombie, et à faire pression sur les institutions nationales et internationales pour qu’elles réagissent en conséquence. Une action drastique est nécessaire pour protéger les défenseurs des droits de l’homme et la communauté internationale doit intervenir pour assurer la vigilance, le suivi et le soutien nécessaires pour arrêter ce massacre.
Contacts :
Federico Pacheco – Comité de Coordination d’ECVC : +34 690 651 046 – ES, FR
Paula Gioia – Comité de Coordination d’ECVC : +49 178 139 0024 – PT, ES, EN, DE