Mars-avril 2018 : trois maraîchers et trois éleveurs se prêtent à l’exercice en répondant à un questionnaire regroupant des critères agronomiques, écologiques, énergétiques, et socio-économiques. Cette première phase se prolongera cet automne par une deuxième visite dans les fermes.
Par ailleurs, la Plate forme SPG, le lieu où se partagent les différentes initiatives liées au SPG en Wallonie et à Bruxelles, est active depuis deux ans. Son objectif : que tous les SPG développés par les un.e.s ou les autres puissent être partagés, similaires ou compatibles ou à tout le moins que les processus puissent être reconnus et respectés entre les différentes organisations. Chaque organisation participant à la Plate-forme a sa propre Charte et/ou engagements vis-à-vis de ses membres, et donc son propre référentiel (=cadre de référence) qui définit vers quel horizon elle tend et/ou quelles sont ses pratiques. Vu que ces référentiels sont a priori globalement similaires, ou qu’ils se renforcent (ou pourraient se renforcer) l’un l’autre, un travail de développement d’un référentiel commun (pour la Plate forme SPG) a été entrepris. L’intention est de construire ensemble un référentiel ou un horizon dans lequel chacun peut se retrouver, mais aussi élargir et nourrir sa réflexion sur des aspects qui ne font pas nécessairement partie de son cadre. Deux journées de rencontres autour de l’écriture de ce référentiel commun ont été organisées les vendredis 7 décembre 2018 et 22 mars 2019.
La Fleur SPG (voir pj), un outil pour coconstruire notre alimentation !
Les Systèmes participatifs de garantie représentant une alternative à la certification par tiers sont particulièrement adaptés aux marchés locaux et aux filières courtes, la commercialisation se faisant principalement dans les circuits courts (maximum un intermédiaire) comme les marchés locaux, la ferme ou les magasins de proximité. Grâce au SPG, la qualité d’une production peut donc être reconnue et validée tout en limitant les frais pour la/le producteur.trice, puisque les certifications bios et autres sont payantes. Elle permet en plus de renforcer le lien entre les consommateur.trice.s et les producteur.trice.s, et de fixer des prix « justes » afin que la/le producteur.trice puisse dégager un revenu correcte en rapport à son travail et sa production. L’objectif est donc non seulement d’améliorer la qualité des produits, en visant une qualité globale, incluant les qualités organoleptiques et sanitaires des produits, mais aussi et plus largement le respect des principes du développement soutenable, la cohérence écologique, sociale et économique du processus de production (voire de distribution et de recyclage des déchets) dans le respect de l’humain et de la nature. Dans certains cas, les partenaires peuvent aussi décider d’aider financièrement un.e producteur.trice à améliorer son système en vue d’être en phase avec les différents points de la Fleur SPG (l’outil visuel d’évolution du SPG créé par le Service SPG du MAP/EPI).
Quatre premiers axes de travail sont particulièrement étudiés Énergie – Équité – Nature – Santé selon un modèle SPG pratique et évolutif : pour une faible consommation d’énergie fossile, un revenu et un temps de travail digne pour les paysannes et paysans, des partenaires engagés, des véritables consomm’acteur.trice.s concerné.e.s, une production écologique, des aliments de qualité, forts en goût et en nutriments,…Et sur base de différentes expériences de SPG en Belgique mais aussi au niveau international.
Affaire à suivre donc !
Le SPG ou Système Participatif de Garantie n’est pas un nouveau label. C’est un merveilleux outil pour garantir ensemble, producteur.trice.s et consommateur.trice.s, la qualité de notre alimentation !
Nous avons la possibilité de consolider nos liens entre agriculteur.trice.s et citoyen.ne.s, entre paysan.ne.s et consomm’acteur.trices. Ou subir l’emprise de l’industrie agroalimentaire... A nous de choisir !
Un Système participatif de Garantie Agroécologique s’est construit à la ferme Arc-en-Ciel depuis l’été 2015. La dynamique inter-associative autour du S.P.G est née en 2014 suite à un premier week-end organisé à la ferme avec Eva Torremocha, spécialiste internationale des SPG.
Les Systèmes Participatifs de Garantie sont des systèmes d’assurance qualité ancrés localement. Ils garantissent les pratiques des producteur.trice.s sur la base d’une participation active des acteur.trice.s concerné.e.s, de la/du producteur.trice à la/au consommateur.trice.
Ces systèmes de garantie fonctionnent sur les relations de proximité, la confiance, l’échange et la mutualisation des savoirs et savoir-faire.
Il ne s’agit pas de faire appliquer des normes techniques figées et exclusives, mais de contribuer au développement des principes de transparence et d’évolution permanente pour tendre vers plus de cohérence écologique et sociale. Nous pouvons choisir ce que nous mangeons !
Pourquoi développer les SPG ?
Pour aller plus loin que le label bio, hélas incomplet et trop laxiste, ou encore prendre en mains des alternatives solidaires face au diktat de l’AFSCA,... Un SPG se construit par des paysan.ne.s, pour des paysan.ne.s ! C’est une alliance entre des consomm’acteur.trice.s engagé.e.s et des producteur.trice.s.
L’objectif est de mettre en place un dialogue constructif, non pas pour critiquer les producteur.trice.s ni pour les sanctionner, mais bien pour améliorer les pratiques agricoles.
La/Le paysan.ne qui développe un SPG se sent ainsi accompagné.e et soutenu.e par un groupe de personnes qui s’intéressent à son métier, ses réalités, et qui veulent s’impliquer. C’est une excellente manière de rendre tout un chacun acteur.trice de son alimentation et donc de développer notre souveraineté alimentaire.
La nourriture est vue dans notre société occidentale comme une marchandise, et entre ainsi dans une logique de marché. Nous, paysan.ne.s, fonctionnons dans un rapport autre à la nourriture : elle est pour nous le lien indissociable qui nous unit à la nature, à nos pratiques quotidiennes et à celles et ceux que nous nourrissons. Les labels, s’ils recherchent la transparence pour la/le consommateur, restent dans cette logique liée à l’argent et amènent la création de niches commerciales. Or, si nous voulons que la nourriture soit accessible à tous, il ne faut pas que quelques-uns puissent faire du profit avec. Nous, paysan.ne.s, décidons donc de sortir du créneau de vente classique !
Un SPG, alors qu’il y a déjà tant de labels ?
Les contrôles organisés par les états (ou organismes mandatés) sur les denrées alimentaires répondent à plusieurs enjeux de société, notamment la santé et le commerce. Si nous sortons la nourriture du circuit économique classique, nous sortons de la logique d’une agriculture qui doit toujours plus produire. Ce faisant, nous donnons la possibilité à une agriculture paysanne de prendre le relais et de se centrer sur l’objectif de nourrir les gens. En retirant la notion de profit, nous mettons au centre la notion de besoin alimentaire, nous n’avons donc plus besoin d’utiliser de produit néfaste pour l’être humain. Nous remettons au centre le consommateur sur ce qu’il veut manger.
Serge Peereboom
Retrouvez le processus SPG au sein de la Plate-Forme en pj
Il existe déjà des démarches de système participatif de garantie en Wallonie et à Bruxelles (SPG des GASAP et SPG du MAP, SPG de Nature &Progrès Belgique, Commission agroécologique de Terre-en-Vue, ...). Ces différentes démarches sont similaires car inspirées par les SPG existants ailleurs (Nature & Progrès France, IFOAM, AMAP, …) mais différentes car ancrées dans les réalités de ces acteur.trice.s. La dynamique de mise en commun d’un référentiel et des processus SPG est née du constat que les similarités sont plus grandes que les différences et que l’horizon agroécologique est commun.
De plus, un.e producteur.trice peut se retrouver dans différents systèmes ou réseaux selon ses relations avec ses consommateur.trice.s, ses relations avec d’autres producteur.trice.s et selon sa façon de distribuer ses produits. Cela pourrait résulter en l’obligation pour ce/cette producteur.trice de participer à différents SPG ce qui serait contre productif.
Un autre objectif d’avoir des processus reconnus et compatible est de permettre à terme une valorisation du SPG vis-à-vis du public, des mangeur.se.s et des autorités publiques. Ouvrir ses processus d’assurance qualité interne au regard des autres permet d’éviter également la critique facile de l’entre-soi au sein des alternatives. Des processus documentés en commun, et validés par une commission commune sont un gage de qualité, tout en permettant des échanges de réflexions et de pratiques au-delà d’un groupe plus restreint. La reconnaissance par l’IFOAM de ces processus renforcerait cette valorisation.
Retrouvez le référentiel Agroécologique en pièce jointe.