Nous ne voulons pas du glyphosate car il est le symbole de l’agriculture de compétition qui nous pousse dans un système où notre travail se réalise au détriment des autres producteurs.
Il est le symbole de la dépendance des paysans à un système dans lequel ils ne peuvent plus tirer un revenu juste et rémunérateur de leur activité, d’un système où ils sont obligés de saboter et détériorer notre terre, leur outil de travail et celui qu’ils laisseront à leurs enfants, pour assurer leur survie.
De plus, nous sommes conscients des dangers liés à son utilisation, alors que les travailleurs du monde agricole sont les premiers exposés lors de son utilisation. En effet, les cas élevés de cancers liés à l’utilisation des pesticides dans le milieu agricole ne peuvent plus être niés. Mais les agriculteurs ne sont pas les seuls concernés.
Non seulement le glyphosate a été classé cancérogène probable pour l’Homme par l’OMS en mars 2015, mais il est également nocif pour l’environnement puisque parmi les premiers polluants des eaux de surface.
De plus, les récentes révélations des “Monsanto Papers” - sur comment Monsanto a organisé la désinformation totale et discrédité des études scientifiques - sont scandaleuses ! Cela devrait suffire à interdire, dès à présent, le glyphosate en Europe et en Belgique.
En tant que paysans, nous affirmons que nous voulons un changement de modèle agricole et que nous sommes capables de produire sans utilisation de pesticides. Nous avons des alternatives qui permettent de désherber mécaniquement ou d’utiliser des méthodes agronomiques (rotations de cultures, associations de cultures…) qui sont saines pour les paysans, les consommateurs et l’environnement.
Les anciens et nouveaux rapporteurs spéciaux de l’ONU au droit à l’alimentation, Olivier De Schutter et Hilal Elver, ont également pointé à plusieurs reprises que l’utilisation des pesticides ne réduit en rien la faim dans le monde .
Pour toutes ces raisons, nous nous joignons aujourd’hui aux 1.870.065 européens qui ont signé l’initiative citoyenne européenne visant à interdire le glyphosate, pour demander à nos dirigeants de voter contre une ré-autorisation et ce dès maintenant.