Il faudrait revenir sur le Salon Valériane... Le 5 septembre, Sylvie La Spina y organisait une conférence débat avec 2 intervenants remarquables : Marcel Mazoyer qui nous retraçait toute l’histoire de l’accès à la terre et Laurence Roudart, de l’ULB, qui nous a rappelé combien la question foncière était complexe, relevant d’un faisceau de droits, - d’accès, de pâture, de culture, de chasse, etc., se reproduisant ou se modifiant au fil des intérêts de classe et des pouvoirs. La terre a pris ainsi plusieurs statuts : terres en accès libre, terres communes, en propriété privée, terres étatiques, terres collectives… Nos mémoires sont ainsi rafraîchies pour mieux aborder les questions concrètes à négocier dans un nouveau contrat de bail agricole.
Et puis, entre-temps, nos dirigeants politiques s’interrogent : le Parti Socialiste vient d’affirmer sa volonté d’organiser un débat au Parlement de Wallonie sur une réforme du bail à ferme. Zoé de Terre en vue a participé le 16 septembre à la journée d’étude du PS : notre proposition PFFA d’un bail nouvelle formule, tenant compte des conditions environnementales et sociales, a provoqué la réaction de la FWA. Dans La Libre du 25 septembre, le président Coulonval prône le maintien du bail de 3X9 ans. Selon lui « On ne peut réguler le bail sur une vision idéologique de l’agriculture, il faut préserver la liberté de culture, permettre une transmission à ses enfants » ; il ne veut pas « que des extrémistes viennent se mêler du débat » ; et il insiste pour que la concertation soit réservée aux seuls propriétaires et agriculteurs. Les membres de notre plateforme sont ainsi vus comme des extrémistes ! ; parce que nous souhaitons un vrai débat démocratique sur la question de l’accès à la terre.
Au MAP, nous voulons défendre les droits des paysans, mais nous savons que l’organisation du territoire et la destination des sols, notamment au travers des plans de secteurs, du marché foncier, du bail agricole, sont des enjeux qui exigent la participation de tous. !